«Habiter dans un parc»
Le concours de maîtrise d'œuvre urbaine
Mixité formelle et de fonctions
La co-conception du parc central avec le comité consultatif de quartier
Située au Nord-Est de la Ville d'ANGERS, à 500 mètres de la mairie et au cœur d'un quartier péricentral résidentiel, l'opération d'aménagement, d'une superficie d'environ 6,6 hectares, couvre l'emprise désaffectée de l'ancienne Caserne militaire Desjardins. Elle constitue pour la Ville d'ANGERS un des secteurs prioritaires dans la mise en œuvre de sa politique de renouvellement urbain.
Angers, ville à échelle humaine défend avec fierté la pérennité de l’image d’une ville « douce » à vivre. Son projet de ville s’inscrit dans une logique ambitieuse et progressive de développement et d’aménagement durable, pour le citoyen Angevin de demain comme pour celui de la planète après demain. Les enjeux prioritaires de cette politique sont à la fois :
- La mixité urbaine et sociale et pérennité des équilibres socio-démographiques,
- Le polycentrisme et le renforcement de l’attractivité du centre-ville,
- La répartition équilibrée des équipements publics sur le territoire,
- La qualité du cadre de vie, du paysage urbain et la diversité des expressions architecturales,
- La limitation des déplacements automobiles et l’augmentation de la part des modes alternatifs,
- La mise en œuvre de la charte de qualité des espaces publics.
L’îlot Desjardins, situé à proximité du centre ville, témoigne de l’expression de cette politique urbaine de recyclage d’un espace reconnu collégialement obsolète.
En 2001, la Ville d'Angers, soucieuse de maîtriser la reconversion du site, mandate la S.A.R.A., Société d'Aménagement de la Ville d'Angers, pour définir les conditions urbanistiques, techniques, administratives et financières de cette réappropriation.
Il résulte de cette mission la formalisation des enjeux suivants :
- Intégration, fonctionnelle, paysagère et sociale du projet dans la forme et les caractéristiques du tissu urbain environnant,
- Désenclavement et ouverture sur la ville du site, qui a jadis vécu en autarcie, caché par un épais mur d’enceinte,
- Diversité des fonctions urbaines et d’usages : habitat, services, équipements, détente, loisirs,…
- Création d’un parc urbain à l’échelle et à usage du quartier élargi, - vecteur d’intégration.
- Expression de la politique d’aménagement durable et de la qualité de paysage urbain,
- Réponse quantitative et qualitative à la demande de logements avec comme objectif : bâtir « un quartier pour tous », agréable, abordable et dans l’esprit du développement durable :
- Avec un Volet social :
- mixité sociale (bailleurs et promoteurs)
- mixité générationnelle (typologies des logements)
- qualité d’usage des logements
- Avec un Volet économique :
- prix des logements maîtrisé
- économie sur les charges (énergies, eau, déchets)
- réduction des coûts d’entretien
- Avec un Volet environnemental :
- économie des ressources : énergie et eau
- maîtrise des échelles urbaines
- gestion éco-responsable des espaces publics et privés
- Avec un Volet social :
Le concours de maîtrise d'œuvre urbaine
Ces éléments ont été repris dans le cadre d'un concours de maîtrise d'œuvre urbaine et paysagère sur esquisse en 2003. Trois équipes ont été sélectionnées à l'issue d'une première analyse. La SARA a missionné un bureau d'études techniques externe pour vérifier l'économie générale des projets, le réalisme des propositions concernant les équipements et les espaces publics.
Le concept du parc habité, présenté par l’équipe Enet-Dolowy / Phytolab de Nantes (Enet-Dolowy étant le mandataire) a convaincu le jury qui l’a désigné lauréat le 10 juin 2003.
Le parti d'aménagement
Le projet urbain repose sur une invitation « habitez dans un parc ».
Au-delà de la prairie centrale, du mail belvédère et de la coulée verte qui constituent ses trois composantes les plus lisibles, le parc se développe de manière tentaculaire pour conquérir l’ensemble du site en offrant une grande diversité d’ambiances végétales et d’usages. De nombreux cheminements qui l’irriguent le connectent également aux quartiers environnants.
De cet « écrin vert » viennent surgir les formes bâties, tantôt comme éléments de ponctuation : bâtiments « plots », tantôt comme fronts urbains : bâtiments « linéaires ». Le façonnement progressif des hauteurs participe à l’intégration du nouveau quartier dans le tissu urbain existant.
Mixité formelle et de fonctions
Le programme de 437 logements se décompose en :
309 logements collectifs, 113 intermédiaires, 15 maisons de ville, dont 134 locatifs sociaux (30%), 10 en location accession et 339 en accession libre.
L’opération a permis également la création de 930 m² de commerces et d’activités tertiaires aux rez de chaussée de certains pieds d’immeubles, ainsi que d’équipements publics : d’une crèche de 30 lits et d’une maison des associations, accueillis dans les deux pavillons d’entrée de l’ancienne caserne, conservés en témoignage du passé.
L'équipe projet
La SARA devient, par Convention Publique d’aménagement en 2004, l’aménageur de la ZAC DESJARDINS dont le dossier de réalisation et le programme des équipements publics sont approuvés en mai 2005.
L’équipe projet, formée par la SARA, se compose d’une maîtrise d’œuvre urbaine représentée par l’agence Enet-Dolowy et d’une maîtrise d’œuvre d’infrastructure composée par Enet-Dolowy (urbaniste, mandataire), Phytolab (paysagiste) et Boplan (BET).
La co-conception du parc central avec le comité consultatif de quartier
Au-delà de la concertation liée aux procédures de ZAC, la population a participé activement à la programmation du parc central. Le groupe de travail, sous la forme d’un Conseil Consultatif de Quartier (CCQ), s’est réuni à de nombreuses reprises de décembre 2004 à février 2005, assisté notamment par le paysagiste - Phytolab, les services Parcs et Jardins de la Ville d’Angers et la SARA.
Un avis argumenté a été formulé par le CCQ sur la définition des besoins des habitants et des associations, et sur des préconisations en termes de fonctionnalités sur 3 espaces reconnus comme majeurs du parc central : l’espace de rencontre, l’espace d’évolution et le jardin pédagogique. Ces préconisations et avis ont été intégrés alors au cahier des charges transmis à la SARA et à ses partenaires.
Forte de cette expérience, cette participation avec le CCQ a été renouvelée en 2007 pour les usages et le fonctionnement de la « Maison des Associations » livrée en janvier dernier, dans la continuité des principes préconisés pour le parc central.
Le parc, aujourd’hui réalisé et ouvert au public depuis juin 2007, soit avant la livraison des premiers logements, a complètement répondu aux attentes des habitants des environs du quartier. Quant aux nouveaux arrivants, locataires, propriétaires ou usagers, ils s’approprient parfaitement ces espaces publics et l’esprit du projet « habiter dans un parc » dont les principes d’aménagement sont régulièrement présentés encore aujourd’hui lors de réunions publiques.
Le temps a marqué et transformé l’espace de « la caserne », le temps n’a pas rayé son identité « Desjardins » perdure et renaît dans « le parc habité ».
